Et si Lézignan était le premier village ?

Château et église Ste Marie Entouré par un écrin de verdure

Et si Lézignan était le premier village ? C’est le premier chapitre du livre de François Baroin : Une histoire de France par les villes et les villages aux éditions Albin Michel, paru le 4 octobre dernier.

M. Raymond Capdevilla
La Carrière

Quel honneur pour notre village de se voir qualifier de petit coin de paradis encore aujourd’hui. C’est une présentation pagnolesque qui en est faite, le clocher se dresse dans le ciel bleu en plein pays des cigales, niché dans la vallée, protégé par les bois qui l’entoure. Ce site serait parmi les plus anciens d’Europe, environ 1,2 millions d’années avant notre ère. Sa découverte dans une carrière de basalte est l’œuvre d’un habitant de Nizas, Jean Rouvier qui venait se promener en ces lieux. Il a constitué au fil des années une modeste collection d’objets. En 2008, il montre ses découvertes à un professeur de sciences Jérome Yvorra. Ce dernier va proposer une campagne de fouilles qui va s’avérer déterminante. Ce site se trouve dans la carrière aujourd’hui en partie abandonnée, il a accueilli le 21 juin 2015 un rallye archéologique avec 53 participants. On y retrouve des traces d’activités humaines, mais aussi d’animaux et pas des moindres, rhinocéros, buffles, félins, hyènes, certainement attirés par les nombreux cours d’eau et le fleuve Hérault. Il y a 3 gisements qui s’échelonnent entre 1 millions d’années, 800.000 et 80.000 ans, ce dernier a pu être occupé par l’homme de Néandertal. Dans le premier, on a découvert des artefacts, dans le second, une belle collection d’outils taillés dans le basalte. Les fouilles se poursuivent toujours sous la responsabilité de Laurence Bourguignon, chargée de recherche à l’Inrap, et native de Lézignan. De plus, elle est chevalier des Arts et Lettres, médaille remise par son père pour ses 50 ans. Jérome Yvorra organise tous les ans une journée porte ouverte pour rendre compte du bilan de la campagne et expliquer aux jeunes et moins jeunes, que l’homme n’est pas arrivé en ces lieux par hasard. Notre historien local, M. Raymond Capdevilla suit de très près ces fouilles. Mais bien avant François Baroin, il y a eu des publications internationales, les résultats obtenus ont été portés à la connaissance du milieu scientifique. Parmi ces chercheurs, certains viennent d’Universités espagnoles. Décidément, notre village ne manque pas d’arguments.

 

Bernard Bals