Astuce: Protection d’antan contre le gel.

Les gelées de printemps ont causé l’an dernier des dégâts importants dans notre commune et tout particulièrement dans la plaine de l’Hérault. Les précautions que l’on peut prendre ne dépassent généralement pas les possibilités techniques et financières des viticulteurs. La plupart des procédés qui permettent d’intervenir en la matière ont été testés et leur mise en œuvre est assez répandue, comme éviter de labourer pendant les périodes de gel. Toutefois, il existe certaines pratiques comme la submersion qui ne peut se faire que sur des sites localisés. Mais elle présente des inconvénients sérieux car elle favorise le développement du mildiou. Trois traitements retiennent la faveur des viticulteurs et agriculteurs, la ventilation, l’emploi de réchauffeur et le nuage artificiel.

 

Dans le sancerrois, on utilise un brûleur surmonté d’une d’éolienne à 2 pales qui brasse l’air. Dans la vallée du Rhône et en Champagne on utilise des réchauffeurs au fuel. Mais le coût est hors de portée de la plupart de nos vignobles.

Alors, dans les années 50, on a utilisé l’émission de nuages artificiels, la dépense est relativement faible. Etant donné les fréquences des gelées à l’époque, deux domaines, Lavagnac et la Conseillère vont acquérir un appareil fumigène mis au point par les établissements Ruggiéri.

Son fonctionnement est simple, deux réservoirs d’eau et d’huile, un mélangeur, un brûleur, un détendeur de gaz et une bouteille de propane. Les nuits où le ciel était clair, un ouvrier descendait dans la plaine toutes les heures relever la température, dès qu’elle approchait de zéro, il avertissait un tractoriste qui évoluait entre le moulin de Roquemengarde et le pont de Poudérous. Les Ponts et Chaussées avaient disposés des panneaux réglementaires sur la RD 32, Attention Fumigènes. Mais cette technique n’offrait qu’une protection pour les gelées de rayonnement (gelée blanche) à condition d’avoir une atmosphère calme. Dans le cas présent, il s’agissait d’un refroidissement général de l’atmosphère aggravé par un léger vent (gelée noire), elles sont les plus nombreuses soit 60% de ce phénomène météorologique.

Selon une étude, M. R. Bouchet a établit les causes de l’insuffisance du pouvoir écran émis par ces engins fumigènes. La protection est efficace une fois sur cinq ce qui veut dire que 4 fois sur cinq, les dépenses sont vaines. Il faudrait que compte tenu de la nature des substances et du diamètre des particules du nuage, il faudrait multiplier par 100 ou même par 1000 les doses indiquées par les constructeurs.

Ce procédé a été utilisé pendant 3 ans, puis abandonné devant le peu de résultats escomptés. Il était à la fois polluant, mais à l’époque on n’était pas très regardant et dangereux pour la circulation car la visibilité était quasiment nulle.

 Bernard Bals