A l’eau : Lavagnac ne répond plus

Sècheresses, Inondations, Pénurie d’eau ? Notre région est trop souvent associée à un ensemble de superlatifs.

Où est la vérité ? Les enjeux de l’eau sont multiples, elle est essentielle aux conditions de vie et à l’activité économique, mais elle n’est pas une ressource inépuisable. La question de l’eau a été source de conflits entre de nombreux pays. Souvenons-nous de la mer d’Aral en grande partie asséchée. Pour cultiver le coton, on a détourné des fleuves qui venaient l’alimenter. On y voit désormais un paysage fantomatique avec des carcasses de bateaux rouillées, posées à même le sol.

Aujourd’hui on parle de la gestion de l’eau, c’est une priorité non seulement pour notre région, mais à l’échelle mondiale.

Le 28 février à 18h30 s’est tenue dans la salle Max Paux, à Saint Pargoire, une réunion publique sur le prélèvement de l’eau dans la nappe phréatique de l’Hérault pour alimenter le projet de Lavagnac et particulièrement le golf.

Une salle comble où élus, agriculteurs, viticulteurs, simples citoyens étaient venus pour en savoir plus sur cette situation qui au fil des réunions rassemble de plus en plus de monde et crispe élus et agriculteurs.

Les mots de bienvenus ont été prononcés par Madame Agnès Constant, maire de Saint Pargoire. Puis ce fut au tour de J-C Poncé, président du Collectif de présenter l’objet de cette réunion. Il s’en prenait violemment au maire de Montagnac, ainsi qu’à Roger Fages dont il disait qu’il l’avait trompé ! Ils avaient promis d’assister aux débats et ne se sont pas présentés.

Le Conseiller départemental Christophe Morgo assisté d’Audrey Imbert a rappelé l’arrêté du 28 juin 1853, confirmé par celui du 27.03.1867 lequel prévoyait que le propriétaire de Lavagnac était autorisé à prélever dans le fleuve Hérault 78.000 m3 d’eau par semaine.

Suite à l’enquête publique qui s’est terminée le 8 février, il a fait prendre connaissance au public des lettres envoyées au commissaire enquêteur et au Préfet de l’Hérault. Il regrette également que les élus et les agriculteurs ne se soient pas mobilisés plus tôt pour faire face à ce problème de l’eau. La commune de Montagnac veut prélever journellement une quantité de 800 à 1200 m3 par jour soit environ 250.000 m3 par an. Si ces quantités peuvent paraître raisonnable en hiver, en été il en est tout autrement avec la baisse du niveau du fleuve particulièrement sensible en aval du moulin de Roquemengarde.

Mme le maire de Saint Pons de Mauchiens a fait savoir que sa commune n’avait pas besoin d’eau, que des travaux avaient été entrepris sur le forage actuel situé près de Roquemengarde pour le rendre comme la loi l’exige insubmersible. Néanmoins il doit y avoir un secours mutuel entre Montagnac et Saint Pargoire concernant l’eau brute.

L’intervention de Mr Villaret, président de la Communauté des communes de la Vallée de l’Hérault a été appréciée car lucide pour l’avenir. Il faut une répartition des quantités d’eau entre toutes les communes qui font des efforts pour réduire leur consommation. La Vicomté d’Aumelas a fait une étude sur ses besoins en eau. Il faut une mobilisation pour répondre aux besoins, une mobilisation pour défendre nos villages, une mobilisation de tous les élus, locaux, départementaux et nationaux.

Il faut demander une entrevue au Préfet pour régler au plus vite cette situation.

D’autres maires sont catégoriquement opposés à ce projet qualifié de démesuré.

Un plan de gestion des eaux a été déposé, il devrait après étude être mis en œuvre fin 2017.

Il est à noter que le monde agricole est favorable au partage des eaux d’une façon équitable.

Et dans tout cela que dire du barrage du Salagou qui à l’origine a été construit par le Ministère de l’agriculture pour l’irrigation des terres cultivables. Les viticulteurs n’ont pas utilisé ce moyen d’irrigation, et petit à petit il a été utilisé à des fins touristiques.

Les réunions à venir devront être un peu mieux structurées si l’on veut mobiliser plus de citoyens, pas seulement du monde agricole, mais aussi de la société civile, l’eau est l’affaire de tous.

Il existe un problème de communication pour annoncer ces réunions publiques, et des personnes présentes se sont offusquées de cette situation.

Pour l’instant, le projet devrait être revu à la baisse, mais on est dans l’attente, Lavagnac ne répond plus !

Bernard Bals