La statue de la Science : du Trocadéro à Agde… en passant par Bessan !
Du Trocadéro à Agde, en passant par Bessan. Voilà une histoire qui ne manque pas d’originalité ou comment une statue du Trocadéro a été officiellement cédée à la ville de Bessan, laquelle ne sachant qu’en faire… l’a rétrocédé à la ville d’Agde ! Si elle trône fièrement devant la maison des savoirs, en cœur de ville d’Agde, la statue dite de la Science a eu un parcours voyageur, passant par Bessan.
Mais comment les Bessanais ont-ils pu céder cette œuvre à leurs amis Agathois ? Le regretté Francis Delmas explique que tout cela remonte à l’année 1878. Retour en arrière.
En effet, 1878 fut l’année de l’exposition universelle de Paris, consacrée aux technologies nouvelles et à la science. Le public y découvrit, pour la première fois, l’ampoule électrique.
A cette occasion, l’architecte Gabriel Davioud, dessina un bâtiment central circulaire, utilisé comme salle de concert et de congrès, orné d’une vingtaine de statues. Dans cet édifice stué au Trocadéro, on y verra se dérouler les expositions de 1889 et 1900, sans pour autant survivre à celle de 1937. Vieux et à l’acoustique exécrable, il sera détruit en 1935 pour laisser la place à l’actuel palais de Chaillot.
La statue de la Science faisait partie de ces sculptures qui couronnaient les colonnes du bâtiment allant être détruit. Œuvre de Chevalier Hyacinthe, elle est en pierre taillée, haute de 2,35 mètres, et représente une femme qui tient dans ses mains le livre et la cornue, attributs symboles de la Science de la Matière.
Ces statues ayant certainement été attribuées à des musées et communes de France lors de la démolition du bâtiment, la Science a pris la direction de Bessan, à l’initiative de Mario Roustan, Sétois d’origine, sénateur de l’Hérault, ancien ministre de l’Education nationale et des beaux-arts.
Les archives ignorent pour quelles raisons Bessan en a été destinataire, même si Mario Roustan, alors sénateur, entretenait de bonnes relations avec le maire de Bessan de l’époque.
La statue n’a pourtant jamais été exposée à Bessan. Entreposée dans un local de service, elle périclita. Ne sachant qu’en faire, elle a été rétrocédée à la ville d’Agde, sous la municipalité de Louis Valière. Longtemps placée dans le square du docteur Picheire, face à la cathédrale d’Agde, elle trône depuis 2007 devant l’entrée de la maison des savoirs. Les Bessanais n’ont semble-t-il pas eu de nez pour conserver cette œuvre à l’époque.