Malgré le contexte sanitaire, les légendes de l’âne vivront à nouveau cette année
Si l’an dernier la fête locale a été annulée, l’âne avait quand même dansé. Les traditions avaient été maintenues.
Cette année, pas d’annulation grâce à des règles sanitaires bien plus strictes. Une occasion pour les légendes de l’âne de vivre à nouveau, comme elles l’ont toujours fait. Ces légendes sont partagées depuis des décennies et fédèrent la cité au fil du temps. Mais combien de fois des visiteurs ou même des nouveaux bessanais posent la question : pourquoi un âne comme emblème de Bessan ?
Voici la réponse… L’âne provient d’une tradition qui se transmet de génération en génération. Particularité locale, il n’existe pas une, mais deux légendes principales. La première relie l’animal totémique bessanais à celui de la ville de Gignac (au centre du département de l’Hérault). Les habitants de cette commune, située entre Lodève et Montpellier, expliquent qu’en 730, un âne a prévenu de l’arrivée malheureusement dévastatrice des Sarrasins.
Ces derniers, n’ayant pu satisfaire leur action destructrice, auraient jeté le courageux quadrupède dans l’Hérault… où il aurait suivi les méandres du fleuve jusqu’à Bessan. Les Bessanais l’auraient alors accueilli comme un sauveur jusqu’à devenir l’emblème du village. Certes, Gignac possède aussi un âne comme totem, mais les Bessanais se fient peu à cette première légende. En effet, les plus anciens Bessanais parlent plutôt d’un marché aux ânes.
Avec ce marché, une coutume voulait que l’on décore le plus beau des ânes de la foire, et qu’on le promène dans les rues. Un beau jour, l’âne s’est échappé de la foule qui l’entourait et il est entré dans l’église. Les archives locales ne semblent pas préciser la tenue d’un marché aux ânes dans la localité, mais elles évoquent une grande foire à l’époque de Saint-Laurent (le 10 août). Foire qui aurait été créée par François Ier. Certainement l’ancêtre de la fête aujourd’hui organisée à la même période.
Pour faire revivre cette légende, les Bessanais auraient alors construit un âne factice, fait de bois et de papier en couleurs, faisant défiler l’animal dans les rues du village et le faisant bénir par le curé lors de Saint-Laurent, devenu le patron de Bessan. Cela se pratique encore de nos jours et les habitants, fiers de leurs racines, ne manqueraient les événements autour de l’âne pour rien au monde.
Malgré le contexte sanitaire, les traditions revivront une nouvelle fois du 7 au 11 août prochains.