L’épicerie au cœur du village
C’est un commerce indispensable dans nos communes que l’on appelle aussi, commerce de proximité. Au Canada, on les appelle les dépanneurs.
Certains se sont regroupés autour d’une enseigne. S’ils disparaissent les uns après les autres, il en est un qui reste debout, c’est le Libre Service Fourestier. Idéalement placée au centre du village sur la place du jeu de ballon, cette supérette s’achemine lentement mais sûrement vers le centenaire de sa création en 1923 par Elie Ténégal.
Sa fille Yvette Fourestier a pris la relève en 1970. Depuis 1982, c’est son fils Didier et Annie son épouse qui poursuivent cette saga familiale. C’est un commerce indispensable, ouvert 7 jours sur 7, et ce à partir de 7 heures du matin jusqu’à 19h30, 20h00 en été avec une pose à midi. On y trouve en plus de l’épicerie, des primeurs, la boucherie, charcuterie, rôtisserie, boissons et tous les produits basiques pour l’entretien de la maison.
Le dimanche matin uniquement, le pain et les journaux. Annie est derrière la banque, toujours speed, mais c’est sa façon de vivre. Didier, lui va chez les grossistes où s’occupe des livraisons. C’est un métier prenant, qui laisse peu de temps de repos, entre deux clients, il faut garnir les rayons, passer la serpillère, répondre au téléphone pour prendre une commande. Il y a le dialogue, on passe, on s’arrête on discute, et on oublie ce que l’on était venu chercher !
En réalité ce libre service est devenu au fil du temps un lieu convivial, de rencontre où l’on croise d’autres clients, on apprend les nouvelles du village. Les lieux traditionnels où l’on se rencontrait ont disparu. Avec Didier, les sujets de conversation ne manquent pas à commencer par la musique, il sillonna la France pendant des années avec son orchestre Didier Clapton.
Aujourd’hui, il est très impliqué dans le football local à travers l’équipe de Paulhan-Pézenas. A la fermeture du commerce, il y a les comptes, la paperasse à remplir. L’on se rend bien compte au fil de la conversation qu’il ne s’agit plus d’un métier, mais d’une passion. Charles Trenet a écrit une chanson nullement inspirée par Annie, l’épicière est une sorcière . Passez la voir pour vous convaincre du contraire.
Bernard Bals