Bientôt un Saint de chez nous ?
C’est la question que posait Guy Pargoire, historien local de Saint Pons de Mauchiens à propos du RP d’Alzon. Bien que né au Vigan dans le Gard le 30 août 1810, il décède à Nîmes où il repose, le 21 novembre 1880. Et pourtant nous pouvons dire qu’il est de chez nous car il a passé la plus grande partie de sa jeunesse à Lavagnac, il y viendra souvent rendre visite à sa famille, s’y reposer car il avait une santé fragile et solliciter sa mère pour développer ses œuvres et prendre conseil pour guider et diriger sa vie.
Beaucoup ont peut-être oublié ou ignorent le nom du Père Emmanuel d’Alzon et son œuvre.
De 1816 à 1823, il passe son enfance à Lavagnac. Son précepteur est l’abbé Bonnet. Ensuite, il va poursuivre ses études à Paris où la famille s’est installée suite à l’élection du vicomte Henri Daudé d’Alzon. En 1929, toute la famille retourne à Lavagnac, mais déjà il pense à sa vocation et sa mère n’y est guère favorable. En 1832 sur les conseils de l’abbé Vernières il entre au séminaire. Nommé prêtre à Rome le 26 décembre 1834, il va exercer son ministère dans le diocèse de Nîmes et sera nommé vicaire général dès le 8 novembre 1835 et il le restera jusqu’au 30 septembre 1878. Il sillonnera le diocèse avec une affection particulière pour la partie cévenole et la ville du Vigan où il installera ses religieuses.
Mais pourquoi serait-il canonisé ?
C’est un homme que seule la maladie stoppait. L’enseignement sera l’affaire de sa vie, il achètera sur ses deniers personnels un collège, puis ouvrira une école à Montagnac. Il va fonder deux ordres religieux, en 1850 les Augustins de l’Assomption dont la Maison Mère est à Rome et en 1865 les Oblates de l’Assomption. Il fondera la maison d’édition La Bonne Presse. Il a créé Le Pèlerin en 1877 et il est à l’origine du journal La Croix en 1880, ainsi que la Revue de l’enseignement catholique.
Avec le docteur Privat fondateur des thermes de Lamalou ils vont construire une chapelle, puis une autre à l’Espérou suite à un vœu sur la maladie des vers à soie.
A Noël 1850, dans la chapelle du collège il prononce ses vœux publics : « Certes sa fortune y trouve son tombeau, mais sa vie y trouve son unité et son sens ».
Il sera appelé par le Pape Pie IX lors du Concile Vatican I, non pour représenter le diocèse de Nîmes mais pour assurer la liaison entre les différents courants de l’Eglise. Il siégera au Comité chargé de construire le Sacré Cœur de Montmartre.
Son œuvre se perpétue, l’Institut d’Alzon à Nîmes compte plus de 5.000 élèves. A la rentrée 2017, c’est à Chengdu en Chine que l’Institut ouvrira un établissement scolaire.
Le chemin vers la reconnaissance est parfois long, il y a l’instruction du procès.
Le 21 novembre 1991, Emmanuel d’Alzon a été déclaré vénérable.
Tout cela nous permet d’espérer pouvoir un jour prochain avoir un saint bien de chez nous. C’est dans cette attente que chaque année, les différents membres de la famille de l’Assomption viennent découvrir les lieux marqués par la présence et l’action d’Emmanuel d’Alzon à Lavagnac, Roquemengarde, et prochainement Montmau, Saint Pons de Mauchiens, Le Pouget.
Les prochains pèlerinages se dérouleront en juin pour le régional et en juillet pour le national.
Bernard Bals