Les Japonais ont-ils pillé le château de Lavagnac ?
Dès que l’on parle de ce château vendu aux japonais en 1987, tout de suite cette phrase fuse, ce sont eux qui ont pillé cette demeure. Pourtant lorsqu’ils prennent possession des lieux, il ne reste plus grand-chose, 2 lustres et des miroirs qui n’ont pu être retirés. Alors pourquoi avoir fait courir de telles allégations mensongères. Dans la mesure où ces gens au passé trouble avaient effectivement dépecé des châteaux en région parisienne, il était facile de leur mettre sur le dos un tel forfait.
Pour essayer de comprendre la raison, il faut remonter avant la transaction du château et de la propriété.
Lors d’un conseil de famille, Henri d’Aulan junior décide la mise en vente du patrimoine familial. Alors, on prend soin de vendre la vaisselle, l’argenterie, le mobilier, les tableaux, miroirs et tout ce qui avait de la valeur.
Lorsque les déménageurs arrivent, ils vont décrocher le tableau du R.P d’Alzon qui était à Lavagnac ce que la Joconde est au Louvre. Aussitôt, Elisabeth Bayol contacte les religieuses de Nimes pour les informer de ce qu’il se passe, pour elle c’est un sacrilège. Les Oblates contactent immédiatement le comte de Berthier afin de le récupérer, mais elles recevront pour toute réponse une fin de non recevoir. Le comte Geoffroy de Virieu en son nom propre et celui de ses frères va écrire à son petit cousin Henri d’Aulan junior pour entrer en possession de la collection de tableaux des membres des familles d’Alzon, de Puységur et d’Aulan, en précisant que son offre serait la leur. Il ne recevra aucune réponse. Ces tableaux comme l’ensemble du mobilier, bijoux, vaisselle et autres objets d’art ont été acheminés à l’hôtel des ventes Prado-Borde à Marseille. Ce sont les commissaires priseurs d’Authier, de Sisgaw et Yvon Charriaud qui ont procédé à la dispersion de la collection du château.
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Pour faire plus de recettes, le tableau du RP d’Alzon est vendu séparément de son cadre ! Ce sont les Oblates qui emporteront l’enchère, désormais ce tableau se trouve à Paris dans la maison Généralice rue Lecourbe.
Mais ce comportement face à la famille, aux Ordres religieux est mal perçu à Montagnac, Nimes et dans les Communautés religieuses. Alors on va faire courir la rumeur comme quoi les japonais ont pillé tout ce qui se trouvait à l’intérieur du château. Mais aujourd’hui, avec les moyens de communication à disposition, le masque est tombé, et honte à ceux qui se sont comportés de la sorte pour des raisons pécuniaires.
Bernard Bals