Une idée audacieuse pour un avenir serein

Christian Hernandez , un des deux animateurs de la commission « Aménager, se déplacer » du Conseil de développement de Thau agglo, est parti de Sète sur son vélo électrique fourni par le magasin sétois "Flying cat," pour rallier Pontevedra en Galice, à une cinquantaine de kilomètres de St Jacques de Compostelle, en longeant le canal du Midi puis en passant par le col de Roncevaux ; soit plus de 1100 Km. Pontevedra est une ville pionnière qui a réussi à dire non aux voitures. La ville espagnole est une ville sans trottoir, sans feux rouges où les piétons sont rois. Moins de bouchons, moins de pollution et moins de bruit. Et pourtant, depuis cette mutation réussie, l'économie du centre-ville est repartie et l'attractivité de la ville s'est considérablement renforcée. Un exemple à suivre? C'est ce que Christian Hernandez nous dira à son retour. En attendant bravo à cet homme de conviction et à son courage.

Il est un peu moins de huit heures, de gros nuages dans le ciel s’agglomèrent, le vent souffle par rafales. Pas un temps à prendre le large. D’ailleurs les chaluts ont poursuivi leur nuit. Quelques hommes s’occupent sur les pontons ; il y a toujours quelque chose à faire sur un bateau.

Dans sa tenue jaune fluo nous le voyons arriver de loin. L’homme pose un pied à terre, mais garde son casque pour nous serrer la main. Il paraît d’excellente humeur. Prêts ? Il hausse les épaules, « on verra bien ». Il faut dire que Christian Hernandez qui est l'un des deux animateurs de la commission « Aménager, se déplacer » du Conseil de développement de Thau agglo, ne s’apprête pas à partir pour une petite balade de rien du tout. Plus précisément, il a décidé de rallier Pontevedra en Galice, (à une cinquantaine de kilomètres de St Jacques de Compostelle) en longeant le canal du Midi puis en passant par le col de Roncevaux ; soit plus de 1100 Km.

Pourquoi un tel périple ? Eh bien voilà, Pontevedra est une ville dont le Maire a depuis 1999 décidé d’exclure les voitures de son centre mais pas seulement. Il n’y a, en fait, plus aucune voiture dans cette ville (la seule au monde !) Alors qu’il y a pourtant des gens qui y vivent ! La population a même augmenté et s’élève aujourd’hui 83 000 habitants. Cette évolution positive et cette spécificité qui lui a valu de nombreuses récompenses (prix d’excellence urbaine du Center For Active Design en 2015 à New-York, prix Européen Intermodes en 2013 à Bruxelles, prix international ONU-habitat en 2014 à Dubaï) ont intrigué Christian Hernandez qui a donc décidé de s’y rendre en vélo pour voir comment marchait une ville sans voitures. A pieds, certainement, en vélo aussi ; il en saura davantage en arrivant.

Evidemment, le choix de son moyen de locomotion est symbolique, car se rendre en quatre-quatre dans une ville qui a réussi l’exploit d’exclure les voitures de ses murs eut été un peu déplacé. D’où ce moyen de déplacement plus écologique et qui en plus fait du bien à la santé. Le but de Christian Hernandez est également de montrer que faire de longues distances est une chose possible à tous les âges et de redonner envie aux gens d’enfourcher leurs vieilles bécanes ou, comme lui, d’opter pour un vélo électrique. Le cycliste s’est fait équiper par Wilfried du magazine de vélo Flyng cat qui est partenaire de l’aventure, un magnifique vélo électrique ; ce qui aura tout de même l’avantage de le soulager.

S’il n’a pas de tente, l’homme a tout le reste (nourriture, trousse à pharmacie, trousse à outil…) pour survivre même dans les moments difficiles. En parlant d’équipement, Wilfried a oublié la bâche à vélo, le temps leur y fera penser. Il vaut peut-être mieux démarrer dans des conditions météo difficiles et que ça s’améliore par la suite. C’est en tout cas tout ce que les deux hommes peuvent espérer car ici le temps ne semble pas prêt à virer soudainement au beau et le moment est venu pour eux de mettre "les bouts".

"On va peut-être éviter la promenade après le théâtre pour ne pas qu’une vague nous ramène presto au magasin" suggère Wilfried qui ne part que pour deux jours, lui. Mais en ce qui concerne Christian Hernandez. Combien de temps, en fait ? Quand il arrivera ; le but ce n’est pas de faire la course. Ce pourrait, en effet, être contre-productif et n’aurait surtout rien à voir avec la démarche entreprise qui s’inscrit dans une appréhension du monde où prévaut davantage une certaine lenteur .

Même si elle n’a pas le lièvre dans le viseur la tortue s’en va toujours à l’heure. Un dernier regard sur la ville et les deux hommes ne sont bientôt plus que deux points miroitants à l’horizon, deux bouchons, bien décidés à rester à flot, et surtout à conserver le vent en poupe… Et on le leurs souhaite très fort !

Pour en savoir plus sur Pontevedra, la ville sans voiture : www.youtube.com/watch?v=QVHf1D91jTA