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Michel Anglade, un pilote exceptionnel

Michel Anglade a fait un passage furtif dans notre village avant de se rendre sur sa terre natale de l’Aude à Villemoustassou.

Il se dit aviateur et viticulteur comme son grand père dont il a gardé la plupart des outils qu’il a lui-même utilisé dans les années 60. Le pressoir, le cultivateur, l’araire, robinet de cave, collier du cheval, joug des bœufs et le tracteur SFV avec ses couleurs d’origine.

Tout petit, il va tous les jeudis balayer le hangar de aéro-club de Carcassonne, au début on l’amène faire un tour d’avion pour le récompenser, assidu, le club à 17 ans lui offre le brevet de pilote. Les vignes du papé sont pas immense, il a besoin d’espace et s’engage pendant 15 ans dans l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) où il évoluera sur tous les théâtres d’opérations et particulièrement en Afrique. De retour à la vie civile, il fonde Hélifrance, développe le SAMU et le travail aérien, assure la surveillance de lignes électriques, transport de charges, travaille pour le cinéma avec claude Lellouche, Rémi Julienne et bien d’autres.

Il se lance sur le Paris-Dakar durant 11 ans, les anecdotes ne manquent pas sur cette épreuve, s’il y a eu de bons moments, il y en a eu de bien tristes lors de sauvetages de pilotes autos ou motos à l’époque où le GPS n’existait pas. Thierry Sabine le nommera chef pilote et il découvrira le show business. En 1987, il fonde à Issy les Moulineaux le Rotor Club qui formera 120 pilotes, Henri Pescarolo, Ari Vatanen, Michel Rocard, Mireille Darc, Lionel Poilâne, jacky Ickx, Michel Polacco, Nicolas Hulot, Sylvain Augier, Yan Arthus-Bertrand. Pierce Brosnan s’est posé chez lui pour voler sur Alouette II. Il organisait des circuits en Afrique de l’Ouest avec son Bell 206, mais avec les groupes terroristes qui sillonnent le Mali, le Niger, le Burkina, l’espace aérien est interdit à basse altitude. Son bureau est rempli d’objets de ce continent. L’hiver il organise des stages de montagne dans les Alpes. Il affiche au compteur 30.300 heures de vol en hélicoptère, 8.000 en avion et 2.100 en ULM. Pour l’avoir eu comme instructeur, il ne fait aucun impasse sur la sécurité, l’erreur n’est pas envisageable disait-il, aucun bruit suspect ne lui échappe. Dans sa ferme du Loiret, chaque objet, chaque cliché a son histoire. A 74 ans, il vole tous les jours, nous lui souhaitons de le faire longtemps encore.

Bernard Bals