On a volé le petit Jésus de la crèche

Il y a quelques décennies, dans une paroisse des Hauts cantons de l’Hérault a eu lieu ce que l’on appelle aujourd’hui un fait divers et qui a été passé sous silence.

Un village sans histoire comme il en existe beaucoup chez nous. Sur la place une église du XVIème siècle, un boulanger, un bistrot-épicerie et quelques maisons alignées dont le presbytère. Tout parait paisible jusqu’à ce soir de Noël.

Le sacristain, venu fermer les portes de l’église s’aperçoit que le petit Jésus a disparu de la mangeoire de la crèche. Vite il s’empresse d’aller au presbytère pour informer M. le curé. Il sonne, le vieil homme se met à la fenêtre et le sacristain criaille : Le petit Jésus de la crèche a été volé. Le curé descend rapidement, et tous deux se cachent dans l’église pensant que le voleur viendra chercher d’autres personnages. Un quart d’heure plus tard, la porte de l’église s’ouvre discrètement, apparait alors un vélo flambant neuf poussé par un petit garçon de 6/7 ans. Accroché devant le guidon un panier, dedans, le petit Jésus de la crèche.

Les deux hommes sortent de leur planque et se précipitent sur le garçonnet en criant : petit voleur, tu n’as pas honte ? Tremblant de peur et au bord des larmes, il leur dit « J’avais promis au petit Jésus de le promener dans le village si je recevais un vélo commandé pour Noël ». Je viens de tenir ma promesse et je voulais le reposer dans la crèche avant la nuit afin qu’il puisse dormir. Le curé ému console doucement l’enfant qui repart tout souriant avec son vélo. En remettant l’enfant Jésus dans la crèche, notre curé à l’impression que l’enfant a les joues un peu rouges, que ses yeux brillent d’un éclat particulier et qu’un sourire illumine son visage, mais ce n’était qu’une impression passagère.

Bernard Bals