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Traversée de l’Atlantique, 90 ans déjà !

En me promenant sur le plateau de l’Arnet au dessus de Lézignan la cèbe et sur la commune de Nizas ou il y a quelques années était implanté l’aéroclub de Pézenas-Nizas, je me remémorai mes premiers vols ici même sur un Jodel D 112. Sur cet avion à l’équipement rustique et son moteur de 65 cv, ce n’était pas facile. C’est alors que je me suis souvenu, qu’il y a 90 ans un homme signait un exploit sans précédent.

Charles Lindbergh à bord de son avion le Spirit Of Saint Louis traverse l’Atlantique en 33 heures et trente minutes les 20 et 21 mai 1927. Il atterrit au Bourget devant une foule considérable, 200.000 personnes environ, il était 22 heures 20.

A l’origine, il s’agit d’un pari insensé. Charles Lindbergh que l’on surnomme Slim (le mince) pèse 67 kg pour une taille de 1.98 mètre. Plus tard on le nommera l’Aigle solitaire. Ses parents lui paye son premier vol le 8 avril 1922. Il devient acrobate du ciel, se paye un avion pour 500 $. Mais pour progresser, il va s’engager dans l’Armée de l’Air. Hélas, en mars 1925, suite à une réduction d’effectifs il entre comme capitaine dans la réserve. Mais aussitôt il trouve un emploi de pilote dans la poste aérienne sur la ligne Saint Louis – Chicago, il lui faut des heures de vol. Il veut s’approprier le prix Orteig du nom d’un riche industriel français installé aux USA, et qui offre 25.000$ pour le premier aviateur qui relierait New York à Paris. A 24 ans, il se lance dans la course, il se met à la recherche de notables, entre dans la franc-maçonnerie. Il récolte ainsi 13.000 $ plus 2.000$ de ses économies. Il est en retard sur ses rivaux, mais pas abattu. Début 1927, cinq équipages se préparent, mais lors des essais ou au décollage, ils sont accidentés. Dans ces tentatives, il y aura 4 morts. Le jeune Charles tire les conclusions des échecs de ses concurrents. Il va contacter la firme Ryan de San Diègo pour construire un avion capable de franchir une distance de 5.780kms. En deux mois l’avion est construit. Ses sponsors lui imposent le nom de Spirit Of Saint Louis. Il fait installer un réservoir devant lui qui masque la visibilité, pour pallier à cela, il fait fabriquer un périscope rétractable. Le siège est un fauteuil en osier, volontairement inconfortable pour résister à l’endormissement. L’avant de l’appareil est en aluminium, la carcasse en tubes et les ailes en bois. Le moteur est un Wright, 9 cylindres en étoile de 223 cv. Il lasse les ouvriers qui travaillent sur l’aéronef, il vérifie tout, démonte certaines parties jusqu’au jour où un mécanicien lui demande pourquoi il fait cela, et il répond placidement : Je ne sais pas nager! Le 27 avril 1927, l’avion sort de l’atelier, il est immatriculé N pour Etats Unis, X pour expérimental, NY pour New-York et P pour Paris (N-XNYP). Le 8 mai, il décolle de San Diégo pour New-York. Le vendredi 20 mai, la météo n’est pas terrible sur l’Atlantique, mais il décide de partir. Il emporte pour le voyage 5 sandwichs, une gourde d’eau et 2 tablettes de chocolat. A 7 h 52, il roule, avec le carburant emporté, il n’arrive pas à décoller, puis les roues quittent le sol, il était temps, en bout de piste il ne s’en faut d’un rien qu’il accroche une ligne téléphonique. Désormais il est seul, sans radio jugée trop lourde. C’est le 21 mai qu’il se pose au Bourget, les balises sont allumées et il touche le sol à 22h20. La nouvelle se répand rapidement, tout le monde converge vers l’aéroport parisien. Il va se produire un embouteillage monstre, certainement le premier de l’histoire automobile. A l’arrivée il est conduit chez l’Ambassadeur des Etats-Unis. Le lendemain il sera présenté à la foule.

Lors de sa rencontre avec le Président Gaston Doumergue qui le décore de la Légion d’Honneur, il va lui demander de rencontrer la mère de Charles Nungesser pour lui présenter ses condoléances. En effet, 8 jours plus tôt, Charles Nungesser et François Colis avaient disparus en tentant la traversée d’Est en Ouest au départ du Bourget. Leur avion l’Oiseau blanc disparu à jamais, seul son train d’atterrissage largué après le décollage se trouve au musée de l’air. Il demande à voir Louis Blériot, visitera les usines Citroën. L’Etat français va lui réparer son entoilage endommagé par des chasseurs de souvenirs. Il repartira vers Bruxelles, puis Londres. L’avion sera démonté, chargé sur le croiseur Memphis, et Charles Lindbergh fera également la traversée. En arrivant à New-York, il sera accueilli par 21 coups de canons.

 Charles Lindbergh, Gaston Doumergue, M.T Herrick Lindbergh, les officiels français et l'Ambassadeur des USA Décollage du Bourget pour Bruxelles
 Défilé place de la Concorde  Lindberg devant son avion au Bourget

 

Bernard Bals