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Le social et la préférence nationale

Non il ne s’agit pas d’extraits d’une quelconque campagne électorale récente ou pas, mais d’une  période de l’histoire de Montagnac. Les faits commencent en 1914 avec la première guerre mondiale.  Avant ce conflit, il n’y avait chez nous que des courants saisonniers de main d’œuvre étrangère, belges, italiens, espagnols. Pendant les hostilités, l’agriculture manque de main d’œuvre,  alors on va faire venir des travailleurs de pays limitrophes. Mais après la guerre, ils y prennent autant de place qu’occupaient avant cette tragique période nos 1.500.000 morts et nos 500.000 mutilés. Après l’armistice en 1918, de gros problèmes sociaux vont survenir, le chômage est important, tous les ouvriers étrangers ne vont pas retourner dans leur pays d’origine. Cela va créer des tensions auprès des combattants qui réintègrent leurs foyers et ne retrouvent pas leur emploi. Dans un rapport sur « La crise agraire » on peut lire : cette affluence de main d’œuvre a pour conséquences une altération de notre caractère national. Ce ne sont pas les meilleurs qui viennent chez nous ! Ainsi les statistiques des condamnations révèlent :

  • 173.000 condamnations de français, soit 0,46% de la population.
  • 30.000  condamnations d’étrangers soit 2% de la population étrangère.

Cette population peut représenter un danger plus tard si des îlots d’allogènes se forment dans notre pays et ne se fondent pas dans le creuset français. Alors elle finirait par élever des revendications difficiles à admettre et à accorder avec nos mœurs et notre droit national. Il faudra donc éviter les concentrations de travailleurs en zone d’influence. Quant à la répartition professionnelle, l’agriculture vient en tête en prenant 40% de l’immigration.
Le 29 janvier  1923,  le commissaire de Police de Montagnac convoque,  patrons, syndicats dans le cabinet de monsieur le maire. Il invite les propriétaires qu’en raison du chômage, ils doivent faire un effort pour embaucher un ouvrier en plus de ceux qu’ils occupent actuellement.
En cas d’impossibilité absolue, les propriétaires pourraient remplacer un ouvrier étranger par un ouvrier français, de façon à manifester un sentiment de reconnaissance à nos nationaux.
Il est de toute logique que la main d’œuvre française ait une priorité sur la main d’œuvre étrangère. Je vous prierai de bien vouloir me faire connaître avant la fin de la semaine, ce qui vous sera personnellement possible de faire pour remédier à cette crise de chômage qui nous intéresse à tous.

Après une période d’euphorie outre atlantique, survient un événement considérable,  le jeudi 24 octobre 1929 un effondrement de la bourse de New-York qui provoque un krach financier. C’est ainsi qu’on appelle cet événement le jeudi noir ou black Thursday. Cette  crise financière va toucher l’économie américaine, puis s’étendre à l’économie mondiale. Elle va provoquer de nombreuses faillites et une élévation importante du taux de chômage. Notre village à travers la viticulture est fortement touché. En octobre 1930, on va établir un tableau de roulement des chômeurs établi pour les propriétaires ayant récolté 900 hectolitres de vin et au-dessus d’après la déclaration de récolte de 1929. Ce tableau concerne le troisième trimestre, il est noté le nom des 30 propriétaires et le nombre d’hectolitres récoltés.
On peut citer Lavagnac avec 13.500 hl qui occupe 2 chômeurs du 6 au 11 octobre. La Conseillère 9.400 hl, 2 également du 13 au 18 octobre, Bessilles 4.773 hl, Rey de Lacroix 4.870 hl, Augé Marie 5.000 hl.
Le plus petit propriétaire du tableau est Nichet avec 930 hl.  En attendant des jours meilleurs, c’est ainsi que l’on a fait partiellement face à une situation qui ne cessera de se dégrader, on assiste à une montée des extrémismes qui conduiront  au second conflit mondial. La préférence nationale ne date pas d’aujourd’hui, ces faits remontent à 94 ans en arrière.

Bernard Bals