Services publics… à vendre ?
Ce vendredi 1er septembre, la Ville de Frontignan la Peyrade, la sixième ville de l'Hérault, met en vente sur le « bon coin » son hôtel de ville, une école - la plus ancienne de la commune - et son cinéma municipal pour dénoncer les baisses de dotation de l'Etat… Cette vente - 2,5 millions d’euros chaque bâtiment - n’est ...que symbolique bien sûr ! C’est la façon qu’a imaginé le Maire Pierre Bouldoire pour dénoncer la baisse des dotations de l’État et les "premières mesures concrètes" dévoilées par le gouvernement pour la maîtrise des dépenses et la "rénovation du modèle social" .
Nicolas Démoulin, député de la 8ème circonscription de l’Hérault réagit : "Ce vendredi 1er septembre, le maire de Frontignan, Monsieur Bouldoire a décidé de faire un « coup de com » simulant une vente immobilière pour attaquer la politique du gouvernement tout en portant atteinte à ma vie privée. communiqué de Nicolas Démoulin, 1er septembre 2017 |
Dans la nuit de jeudi à vendredi, trois grandes banderoles : "À vendre" ont été déployées sur les trois bâtiments appartenant à la municipalité. Sur les banderoles, les noms des agences immobilières fictives renvoient directement au président de la République et au premier ministre : "Jupiter et fils" ou encore "SCI Philippe".
« Chacun le sait ici ou à peu prés, je suis un élu local.
Mon choix a été fait très tôt et je n’ai jamais brigué de mandat national »
La baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) envisagée au niveau national est de 13,7 milliards. Pour Frontignan, elle sera de 2,5 millions d’euros jusqu’en 2022. Elle avait déjà été de 1,7 million d’euros entre 2014-2017 ; Le gel des emplois aidés – près de 500 000 aujourd’hui en France tous secteurs confondus – impacte ici 88 employés, dont 32 dès la fin de l’année. La taxe d’habitation, 8,6 millions d’euros en 2017, représente 50% de nos recettes issues de l’impôt… Pour le maire « soustraire des aides, asphyxier les collectivités, et donc, in fine, transférer les services publics au privé, ce n’est pas réformer » et il en appelle à la population pour se mobiliser « pour éviter d’en arriver à ces solutions qui n’en sont pas »
Frontignan la Peyrade emploie 88 contrats aidés type CAE, le gel représenterait le non renouvellement de 33 CAE dont la moitié est employée dans les écoles de la ville ou dans le social. "Mais je rassure les Frontignanais, précise Pierre Bouldoire "le dispositif d’accueil sera maintenu" avant d'ajouter qu'il est favorable aux changements et à des reformes, "mais pas comme çà ".
"Oui, poursuit Pierre Bouldoire,je suis pour une dynamique citoyenne et politique où nous sommes "en marche" pour un monde meilleur pour tous,. Oui, j'ai voté Emmanuel Macron au 2ème tour de l'élection présidentielle et Nicolas Démoulin au 2ème tour des élections législatives. Mais mon cœur est à gauche et mon seul parti, c'est le bon sens. Je ne me résoudrais donc pas à accepter que les économies soient faites sur le dos des villes : baisse de la Dotation globale de fonctionnement (#DGF), fin des contrats aidés, augmentation de la CSG pour les retraités ou baisse des APL qui impacte les étudiants.
J'entends qu'il faut laisser du temps mais n'en soyons pas pour autant muets. La priorité, c'est le bien-vivre dans notre Ville et les choix effectués actuellement dans les plus hautes strates de l'Etat vont impacter nos choix à venir. Il est donc légitime d'exprimer nos inquiétudes
Pour conclure Pierre Bouldoire invite le président de la République et les membres du gouvernement à venir à Frontignan voir comme fonctionne une mairie.
Pas sur que l’invitation soit prise en compte.
Alain Sanfilippo
On Friday september the 1st, Frontignan la Peyrade, 6th Herault city, sells on the "Bon Coin" its town hall, a school -the oldest in the commune- and its public cinema, in order to denontiate public help decrease by the government… traduction : Florence de Martino |